HISTOIRE de l'ORGUE |
ESOTERISME et SYMBOLIQUE DE L'ORGUE |
CAUSES DU DECLIN DE L'ORGUE EN FRANCE : LES REMEDES |
Une brève histoire de l'Orgue : |
Les origines de l'Orgue
remontent a Ktésibios, ingénieur Grec qui vivait en Egypte, à Alexandrie, aux
environs
du IVème siècle avant Jésus-Christ. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Ct%C3%A9sibios). A noter que Ktésibios participa avec d'autres ingénieurs Grecs à la construction de machines de guerre. (Voir 2000 ans d'orgues de Ktésibios à Jean-Sébastien Bach par Gérard Louis) Alexandrie
était en fait une
colonie Grecque, où existaient des ingénieurs comme Ctésibios,
connaissant parfaitement la technique des pompes hydrauliques, et la
maîtrise du vent (très vif dans cette région). L'on sait aussi que des
orgues existaient en Chine dans l'antiquité. Dès les premiers siècles
après Jésus-Christ, l'orgue fut l'objet d'une destruction systématique,
ainsi que toute la civilisation Romaine, car considéré comme païen par
les pères de l'Eglise. Les barbares envahisseurs de l'empire Romain ont aussi eu leur part. (Voir ci-contre).
Depuis sa réapparition en occident 14 siècles plus tard, il a sans cesse été l'objet d'inventions nouvelles, et permit une forme d'expression à la créativité humaine au cours de siècles où il constituait avec l'horlogerie le seul objet véritablement complexe encore jamais inventé par l'Homme. Dans un passé récent, des inventions majeures le dotèrent des possibilités nouvelles que nous connaissons actuellement. A l'origine entièrement mécanique, il fut au XIX ème siècle doté de relais pneumatiques, puis électrifié vers le début du XXème siècle. Ces trois modes de commande des jeux et des notes font encore aujourd'hui l'objet de discussions techniques et artistiques nombreuses. Ce texte a pour but de faire un point aussi précis et objectif que possible de ces différents systèmes de commande. |
Orgue antique![]() |
LA COMMANDE MECANIQUE A REGISTRES : |
Connue
depuis les origines de l'orgue, elle permet un contrôle
direct
des soupapes et des jeux de l'instrument. Elle était connue depuis
l'antiquité, bien avant l'ère Chrétienne, et sa tradition fut
perdue dès les premiers siècles après Jésus-Christ. L'instrument étant
alors considéré comme "païen". La re-découverte du sommier à registres ne réapparut que vers de XIVème siècle en Europe. Sa limitation principale vient du fait que la force des doigts de l'organiste a des limites impossibles à dépasser, ce qui contraint le nombre de jeux actionnables par un organiste. De plus chaque clavier est rigidement associé à un sommier: Si par exemple, il existe une trompette de 8' au grand Orgue, il n'est pas possible de la tirer depuis les autres claviers/pédalier, indépendamment des autres jeux du sommier dont elle fait partie. Ces possibilités sont disponibles sur les sommiers à commande électronique. Il faut toutefois signaler que ce type de transmission, très répandue en Europe et dans le monde souffre de nombreux problèmes dus aux variations de l'hygrométrie et de la température. Voir le détail de ces problèmes ici : |
![]() |
LA COMMANDE PNEUMATIQUE |
A permis de démultiplier la force humaine des doigts, permettant
une multiplication très importante du nombre des jeux. Ce
système
permet également les dédoublements de jeux, c'est
à
dire la possibilité de commander un jeu non pas à la
hauteur
de la note jouée, mais une à plusieurs octaves en dessous
ou au dessus.
Toutefois, ces dédoublements ne peuvent se faire que de façon globales, si le sommier est à registres, a moins d'utiliser le système dit "tubulaire" avec un soufflet par tuyau. Dans ce cas, on constate des décalages gênants entre l'émission du son des différents tuyaux. Sa contrepartie est une perte de lien direct avec les
soupapes, une
taille de machine et une complexité très importante. On
aboutit
souvent à un toucher assez flou, comportant
un retard important à l'émission du son,
ne
permettant pas de sentir le décollement de la soupape. Notons
également,
comme pour le mécanique, l'impossibilité de
réaliser
en série de tels systèmes.
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La commande électro-pneumatique |
Consiste à actionner le soufflet de commande des soupapes du sommier par un électro-aimant. Un schéma a été décrit dans le livre du Chanoine Aubeux. (Voir illustrations) Ce système fut inventé en 1870 par le facteur Peschard. Il perdura longtemps en raison de la très faible puissance de l'électro-aimant. Celui-ci en effet, n'a seulement pour rôle que de déplacer une très petite membranne, entre deux pressions assez voisines. En conséquence, sa faible consommation de courant permet de le commander par des contacts électriques simples, seule technique compatible avec les compétences de l'époque. Contrairement aux électros à tirage direct, dont la consommation beaucoup plus importante détruisait rapidement les contacts. Toutefois, ce type de commande de notes entraine une dégradation des contacts au bout de quelques années. Mais curieusement, le remplacement des contacts est couramment admis tant par les facteurs d'orgues, (à qui cela apporte quelques travaux de réparations) que par les organistes tout fiers d'avoir un système certes électrique, mais prestigieux car vénérable. Certains experts vont même jusqu'à exiger le rebobinage de ces antiquités (certes vénérables et classées !!!) avec du fil de coton identique à celui d'origine, faisant fi des plus élémentaires précautions contre l'incendie. Il serait plaisant que des commissions de sécurité, si drastiques dans d'autres domaines, se penchent un peu sur ces poudrières. |
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LA COMMANDE ELECTRIQUE à REGISTRES |
Consista a contrôler les soupapes par des electro-aimants de tirage direct , relayés ou non par des relais pneumatiques. De nombreuses expériences furent faites selon ce principe, avec plus ou moins de bonheur. Les meilleures réalisations furent faites par des électro-aimants à relais pneumatique Dans ce cas, en effet, chaque électro ne tire qu'une soupape par tuyau, et le courant de commande dans le contact de touche est réduit. A l'inverse, le remplacement du tirage mécanique direct par des électro-aimants (tirage mécanique direct) pose un important problème de fiabilité, en raison de l'ampérage important constaté dans les contacts de notes. | |
LA COMMANDE ELECTRONIQUE UNIT | Se fait par commande électronique directe de chaque électro-aimant placé sous chaque tuyau. Ces électros sont de très petite taile, donc d'une inertie quasiment négligeable. La réponse est quasi instantanée, ce qui donne une rapidité de jeu tout à fait comparable au mécanique direct, voire plus rapide. Leur coût est inférieur à celui de tous les autres modes de transmissions. | |
LA COMMANDE ELECTRONIQUE |
Introduite beaucoup plus récemment, elle apporte une solution au
problème précédent, en apportant un relais
électronique
solide, quasiment inusable, entre les contacts et les
électro-aimants.
Ces derniers ne sont plus dans ce cas traversés que par des courants de quelques millis voir micro-ampères ce qui étend considérablement leur longévité, à la grande différence des courants utilisés dans les systèmes électro-mécaniques qui sont de l'ordre de plusieurs centaines de milliampères, à l'origine de beaucoup de difficultés et critiques justifiées à l'encontre des Orgues à tirage électro-mécanique. Bien
entendu, le système de
commande
électronique assure l'ensemble des possibilités de
dédoublements
et d'accouplements de la traction pneumatique ou électro-pneumatique.
De plus,
la dureté du toucher
peut
être réglée à volonté, aussi
légère
que l'on désire.
L'organiste ressent ainsi la même sensation sous les doigts que sur un instrument à tirage mécanique. Enfin, du fait même que la transmission pneumatique de type Barker, malgré sa lourdeur et son manque de fiabilité est souvent exigée par les experts dans de coûteuses réparations, l'on ne peut plus parler dans ce cas d'un contrôle direct de la soupape. Ni plus, ni moins que sur un système à électro-aimants à tirage direct. Et de plus, dans ce dernier cas, le controle de l'enfoncement de la soupape à partir de la vitesse d'enfoncement des touches et de la pression est possible. Notons enfin que de plus en plus d'organistes internationaux de très haut niveau apprécient hautement ce type de transmission qui autorise l'interprétation d'oeuvres de très haute virtuosité impossibles à jouer sur d'autres types de transmissions. |
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LA COMMANDE ELECTRONIQUE PROPORTIONNELLE | Consiste à controler la posisiton de la soupape proportionnellement à celle des notes. Voir mes quelques remarques sur le sujet. | |
LE TOUCHER DE L'ORGUE | Quelques considérations sur ce vaste sujet |
Disons par exemple qu'ils permet à un petit orgue d'augmenter
sa richesse sonore, sans augmenter le nombre de ses tuyaux. Chaque jeu
pouvant être séparément commandé en
16-8-4-2,
etc...
Le cout de l'instrument peut alors etre reduit dans un rapport d'au
moins 2, a effet sonore quasiment égal.
Rien ne distingue par contre un orgue classique pneumatique ou
mécanique
d'un orgue à commande électronique, à nombre de
jeux
égal, sur le plan sonore.
- Enfin, si l'on utilise les possibilités de dédoublement
de la commande électronique, il faut bien entendu que les
différents
jeux soient prolongés sur l'aigu, de 12 tuyaux si l'on demande
un
4' et de 24 tuyaux si l'on demande un 2', etc...
Mais ces prolongements ne sont pas tous indispensables, la souplesse
de la programmation pouvant pallier leur absence. Par exemple, le 4' et
2' d'une trompette de 8 peut fort bien être empruntée aux
dessus d'un jeu de fonds L'ordinateur pouvant déceler en
permanence
le potentiel de tuyaux libre.
Par ailleurs, le goût de l'organiste dans son choix de
registration
peut également apporter beaucoup dans la qualité
d'utilisation
de ce système.
La maintenance:
Contrairement aux pannes mécaniques, les pannes
électroniques,
beaucoup moins fréquentes, prennent souvent des allures de
psycho-drames,
en raison du mystère qui entoure parfois cette nouvelle
technique.
L'électronique, et l'informatique, lorsqu'elle est bien
conçue,
présente en fait beaucoup moins de pannes que le
mécanique,
l'expérience le démontre chaque jour.
Pascal Leray, le 1 Septembre 1996
Au siècle dernier, l'ensemble des besoins en matière d'Orgue liturgique étaient satisfaits par nos Facteurs d'Orgue: Depuis le Polyphone, et autres Orgues Positifs voire portatifs, jusqu'aux Grandes Orgues utilisant les divers types de tractions décrits plus haut.
Si un telle pensée unique avait dominé en France au XIXème siècle, jamais l'Orgue Symphonique avec Cavaillé-Coll n'aurait pu voir le jour!
De tels comportements archaïques et
sectaires seraient
plutôt
risibles s'ils n'avaient pas pour conséquence, à terme,
d'affaiblir
l'ensemble de la Profession des Facteurs d'Orgue en France:
Certes, comme pour le dessin animé, ou les automates, certains
survivront, mais la plus grande partie de nos Facteurs vont perdre le
segment
de marché intermédiaire entre l'Orgue électronique
(électronium) et les petits Orgues mécaniques de 10 12
jeux,
dont le prix pourra difficilement descendre en dessous de 500 000 Frs.
J'évalue ce segment à 10000 Orgues environ, rien que pour
la France!
Comme ils ont déjà perdu l'énorme marché
de l'Orgue électronique d'Eglise, dominé par les
Américains
et les Japonais, ils
perdront demain celui de
l'Orgue de 6 à 12 jeux réels de type "Unité",
à
électro-aimants à tirage direct, dont les prix sont
très
inférieurs à celui du mécanique. Il
semble toutefois que depuis 2013 d'anciens dévôts du mécanique
commencent à introduire la coûteuse commande proportionnelle
des soupapes.
De plus, l'apport de l'électronique-informatique donne à
ces instruments un attrait que n'ont pas les orgues mécaniques
traditionnels
tant pour l'interprétation que pour le concert, ou
l'enseignement
:
Interfaces MIDI, possibilité d'utilisation de beaucoup plus
de tuyaux simultanément, enregistrement-lecture de partitions,
combinaisons
automatiques, possibilité de touches sensitives expressives,
transpositions,
etc...
Contrairement à la France, 50% des Orgues de nos voisins étrangers se construisent selon ce principe. Les électro-aimants à tirage direct se construisent par millions, sauf chez nous! Nous avons perdu il y a 30ans en France la dernière fabrique de composants pour Orgue (Jamet), alors que fleurissent les Laukhuff, Kimber-Allen, et autres Peterson à l'étranger où nos chers Facteurs s'approvisonnent dans l'indifférence la plus totale de nos Experts-Organistes qui gèrent l'ensemble des crédits publics.
Les Organistes-Experts portent sur
le devenir de la Facture
Francaise une lourde responsabilité:
Le refus de la commande électronique des soupapes
relève
de l'intégrisme autocratique, (en fait semblerait-il source d'une rétribution supérieure en cas de
restitution
au mécanique) si l'on veut bien considérer objectivement
les défauts du pneumatique et de l'électrique: (lenteur
et
manque de fiabilité), la fragilité et le coût du
mécanique,
inexplicablement toujours acceptés sans discussion malgré
les pannes nombreuses qu'il engendre.
Souhaitons qu'ils prennent en considération d'autres
éléments
que le culte du mécanique mais aussi l'ensemble des facteurs
économiques,
industriels, culturels et d'enseignement indissociables de l'Orgue
à
Tuyaux.
(Cher Dom Bédos! qui, lui, s'intéressait en son temps
déjà à la "Tonotonie", ou art de coder la musique!
serait tout à fait en phase (tout comme Bach) avec l'immense
potentialité
de l'électronique et de l'informatique actuelles!... et
probablement
très décrié par nos contemporains!).
Et le plus important de tous: la création musicale du
XXIème
siècle:
Sans la machine Barker ni Cavaillé-Coll, Franck,
Saint
Saens, Widor et bien d'autres, n'auraient pu exprimer leurs musiques !
De plus,
certains experts cherchent de
surcroît
a attiser les craintes de certains Organistes devant la
nouveauté:
Nous ne voyons vraiment pas
en quoi un mode
de traction de notes et de jeux nouveau, plus fiable et plus
précis,
peut "scier la branche sur laquelle ils reposent".
On pourrait objecter de
même à
l'encontre de la machine Barker, et des transmissions
électriques,
beaucoup plus coûteuses et -l'expérience le montre chaque
jour-, beaucoup moins fiables!
Enfin, si l'affirmation citée plus haut s'adresse aux possibilités nouvelles liées à l'informatique de lire et enregistrer la musique, que dire des innombrables pianos et orgues électroniques (et, à l'étranger, à tuyaux) qui peuvent le faire depuis des années grâce à la norme MIDI, avec stockage sur disquette, sans parler, bien sûr, des techniques d'enregistrement, (disques, pistes sonores du cinéma, techniques numériques) qui ont depuis le milieu de ce siècle permis une large diffusion de la musique.
Par
ailleurs, la plupart des orgues
neufs
construits hors de l'hexagone comportent des entrées-sorties
MIDI,
permettant l'enregistrement et la lecture des interprétations !
De plus, un CD ou
tout appareil automatique
n'ont jamais encore pu accompagner une foule de façon aussi
fluide
et souple que ne le fait un bon organiste.
Mais il est toujours de bon
ton, en France, de
critiquer les inventeurs réalisateurs et de s'esbaudir et
recommander tout ce qui vient de l'étranger.
Pascal Leray