Le
toucher des claviers de l'orgue est un très vaste sujet qui peut être
cerné par quelques critères fondamentaux de la façon suivante : Avant toute autre considération, il convient de définir plusieurs éléments :
A quelle période l'oeuvre que l'on doit interpréter appartient
Quel est le type de toucher qu'avaient les claviers d'orgue de cette époque
Est-il indispensable d'avoir les mêmes pour jouer correctement l'oeuvre ?
Quel
prix est-il admissible de payer pour obtenir la même sensation de
toucher, et la sensation de toucher au prix que l'on est prêt à mettre
est-elle acceptable.
L'orgue à réaliser est-il un instrument public ou privé
Quelle courbe enveloppe de pression est optimale pour cette oruvre ?
Un toucher à décollement de soupape est-il vraiment indispensable pour l'organiste et à quel prix ?
On
constate qu'aucune norme n'est vraiment définie, et qu'il existe une
quantité impressionnante d'orgues aux touchers les plus divers et aux
prix les plus variés. Autant
d'ailleurs que d'avis sur la question. On constate aussi que les
instruments étant ce qu'ils sont, l'organiste est bien obligé de
s'adapter à l'instrument sur lequel il doit jouer.
Un snobisme du même ordre que pour les transmissions, le tempérament ou
les qualités de banques de sons pour les orgues numériques (1)
s'est instauré peu à peu.
Or
on constate que des claviers au toucher lourd sont peu adaptés aux
traits rapides. J'ai connu des exemples ou des organistes de renom ont
refusé de jouer sur des orgues au toucher trop dur.
A l'inverse, des touchers plus doux permettent à l'organiste de se
sentir à l'aise tant dans le répertoire classique que moderne.
L'idéal, bien entendu est de pouvoir changer à volonté le toucher du
clavier, mais ceci a un coût, acceptable ou non, de même que la
commande proportionnelle. J'insiste
aussi sur le fait qu'il n'est pas indispensable d'avoir des claviers
hors de prix pour obtenir un toucher très agréable pour la plupart des
oeuvres du répertoire.
Enfin,
pour conclure, je précise qu'un modeste clavier FATAR TP6LP en
plastique à 200€, avec un système simple de simulation de décollement,
astucieusement patiné et spécifiquement retraité peut donner
autant de plaisir au toucher pour l'organiste qu'un clavier bois à
1000€ qui n'est pas forcément équipé d'un dispositif de simulation de
décollement de soupape.
Ceci quelle que soit l'oeuvre à interpréter.
Pascal Leray Janvier 2018-2025
(1)
Les banques de sons énormes en taille et en prix pour Hauptwerk (24Bits
par échantillon, plusieurs dizzaines de GigaOctets) et le coût de
Hauptwerk lui-même (1500€ pour utilisation en public) sont à comparer
avec la gratuité du logiciel GrandOrgue, gratuit, qui permet de faire tourner
avec la même qualité des orgues historiques de plus de 50jeux.