ART ET
POUVOIRS RELIGIEUX et TEMPOREL
TROIS
POUVOIRS POTENTIELLEMENT ANTAGONISTES QUI ONT BESOIN LES UNS DES
AUTRES :
La raison principale est qu'ils ne maîtrisent généralement pas l'art, tout en l'appréciant et en l'utilisant à leurs fins, surtout dans la mesure ou il sert leur intérêt. Cet intérêt se retrouve dans l'impact qu'il exerce sur leurs sujets dans le cas du pouvoir temporel ou leurs fidèles dans le cas du pouvoir spirituel des religions.
Pour illustrer ce propos, je citerai quelques exemples. Ils ne sont que le reflet de la petitesse de l'homme, de sa jalousie, de son orgueil, de sa soif de possession, que l'on rencontre hélas souvent tant chez les représentants du pouvoir temporel que spirituel.
L'histoire de l'orgue, -faut-il le rappeler- est fort longue et remonte à la nuit des temps, bien antérieure en tout cas aux débuts du Christianisme. Nous savons que l'orgue existait en Chine 5000 ans environ avant Jésus-Christ, et plusieurs centaines d'années avant notre ère en Grèce, à Rome et dans tout le bassin méditerranéen. Très utilisé pour les jeux Olympiques, par exemple, les théâtres antiques, ou les cours impériales. Et également pour les cérémonies religieuses dans le monde antique. Certains récits tel celui de Vitruve relatent que le "son de l'orgue résonnait chaque soir à Alexandrie", comptoir Grec fondé par Alexandre le grand. Il attribue sa conception à l'ingénieur Ctésibios. Mais -chose peu connue- il disparut dès les premiers siècles de la chrétienté, car considéré comme païen et donc à détruire systématiquement par Saint Paul. (Voir à ce sujet le bas relief représentant un orgue antique sur le tombeau à droite dans la crypte de Marie Madeleine à Saint Maximin. Preuve que l'orgue était couramment utilisé pour les cérémonies religieuses dans l'antiquité). Ceci jusqu'au XVème siècle, période de la renaissance. Saluons au passage les vains efforts de l'empereur Julien qui tenta de réhabiliter les dieux antiques, et était sensible à l'orgue. Il était aussi organiste lui-même.
Le chant lui-même fut interdit durant les cérémonies religieuses aux premiers siècles. L'orgue fut détruit progressivement dans l'empire Romain, surtout à partir de Constantin1. Il fallut attendre le pape Grégoire 1er vers 540 pour voir l'apparition du chant dit "grégorien". Puis le Pape Marcel, contemporain de Palestrina, qui accepta finalement la polyphonie grégorienne (Après avoir réprimandé Palestrina sur sa musique... ). On croit rêver...
Ensuite à partir de la Renaissance, du XVème-XVIème siècle, l'orgue se releva de ses cendres : En Allemagne, pour la première fois à Halbertstadt, et en Angleterre à Westminster. Puis la France suivit le mouvement (comme d'habitude) à Reims. Ensuite chaque Evêque désira bien sûr avoir dans sa cathédrale un orgue aussi beau que dans celle d'à côté. Ainsi se développa jusqu'à la fin du XVIIIème
siècle en France un relatif âge d'or de l'orgue. Jusqu'à l'arrivée de la révolution française qui considéra les orgues comme "ci-devant", et donc devant être détruits. Et les tuyaux fondus pour faire des balles de fusil. Ce qui arriva bien sûr pour nombre d'entre eux, sauf quelques rares exceptions où l'organiste eut la bonne idée de jouer la Marseillaise aux révolutionnaires.
Le plus célèbre exemple de brimade voir de châtiment assez peu connu est celui de l'ingénieur qui réalisa à l'époque de la Renaissance l'horloge astronomique de Strasbourg : celui-ci eut les yeux crevés par on ne sait trop qui afin qu'il ne puisse jamais reproduire ce chez d’œuvre ailleurs. Certains textes disent que c'est le magistrat, d'autres l'évêque de l'époque. (c'était la version que j'entendais quand j'étais jeune puis curieusement, plus tard, on l'impute au magistrat de la ville). D'autres disent que c'est une légende. Ce qui ne l'est pas, c'est qu'il eut les yeux crevés. Une telle histoire ne s'invente pas. Bien entendu personne ne revendique cet acte ignoble. De même que la destruction des orgues en Europe1.
Par la suite, les innombrables brimades, humiliations diverses que subirent les musiciens est caractéristique d'époques ou ceux-ci étaient considérés comme des domestiques et traités comme tels. Mais cet état d'esprit subsiste encore de nos jours.
Bach subit du Consistoire de Leipzig d'innombrables humiliations. Je me souviens d'un documentaire sur Bach qui le montrait assis sur un minuscule tabouret en face du Consistoire avec les évêques et chanoines aux perruques poudrées et aux luxueux vêtements, reprochant à sa musique d'être "trop lente", "trop théâtrale" !. Tout en n'ayant aucun savoir musical, ni la moindre idée ou intérêt sur le génie de Bach.
Mozart aussi dut s'exiler de Salzbourg pour aller à Vienne. L'évêque Coloredo lui menant une vie insupportable de brimades. Mozart est un des premiers musiciens qui osa être libre sous l'ancien régime. On devine ce que pouvait être la vie d'autres musiciens dont le talent n'égalait pas le sien. Il est à ce sujet plaisant d'étudier de près l'agencement des églises : Les portes extérieures, les portes qui donnent sur la sacristie, et plus généralement celles par où passe le clergé sont larges et commodes.
Tout au contraire, les portes, les corridors par où passent les organistes sont étroits et malcommodes. On dirait qu'il faut humilier l'organiste avant qu'il ne parvienne à son banc d’œuvre. Leurs sièges aussi sont étroits, souvent coincés entre la balustrade ou un buffet de tuyaux connu sous le nom de "positif", alors que les sièges des chanoines, des stalles sont larges et confortables. Inutile de dire que les éclairages sont souvent déficients voire inexistants. Parfois, d'ailleurs, le curé s'ingénie à couper le courant de l'orgue dans le disjoncteur général de l'orgue dans la sacristie. Obligeant ainsi l'organiste à redescendre après s'être aperçu de l'absence de courant pour l'alimentation de l'orgue.
Souvent l'organiste doit passer par des combles, des
galeries externes pour accéder à l'orgue. (Cas de nombreuses
cathédrales en France, tel Strasbourg ou St Pierre de Caen). On sent
derrière ces dispositions caractéristiques une volonté pour que
l'organiste souffre, qu'il ne profite pas pleinement de la beauté de
sa musique, bref qu'il paye chèrement le droit de toucher aux
claviers.
Ces brimades plus ou moins larvées se retrouvent
d'ailleurs dans l'esprit de nombreux patrons français qui estiment
naturel que l'ouvrier ou l'employé n'aie pas des conditions de
travail trop confortables.
Aux USA, pays où l'on privilégie l'efficacité au contrôle, contrairement à la France et les pays communistes où c'est l'inverse (mis à part la Chine, qui n'est pas vraiment un pays communiste mais capitalo-communiste), on a compris qu'il était préférable de donner à l'employé l'environnement le mieux adapté pour qu'il s'y sente bien et accomplisse avec plaisir les tâches qui lui sont demandées. On y donne aussi la liberté d'entreprendre et de créer à ceux qui le veulent. Pas en France hélas.
On retrouve aussi cet esprit de contrôle chez certains ecclésiastiques qui font installer un système de télésurveillance à distance non pas pour protéger l'église mais uniquement pour surveiller ce qui s'y passe et entre autres l'activité de l'organiste. Il peuvent ainsi suivre à volonté ce qui se passe depuis leur téléphone portable. On perçoit parfaitement que leur but est de surveiller et non d'assurer la sécurité de l'église, puisque le système n'est relié qu'à leur téléphone. Un véritable système de surveillance étant normalement relié à un centre d'observation dotés d'opérateurs qui analysent en permanence les images : Il est bien évident que le curé ne saurait assumer ce rôle 24h sur 24, ce qui trahit manifestement son intention véritable. Cette intention est d'ailleurs encore plus flagrante lorsque l'installation de télésurveillance est faite précisément en l'absence de l'organiste parfois en dépit de toutes les règles de sécurité. (Installation de fils sur les conduites de gaz par exemple, ou dépliement d'une ligne électrique alors qu'il en existe déjà une, etc...).
Cet état d'esprit perdure encore, sous des formes les plus diverses : C'est par exemple l'histoire d'une pauvre organiste de médiocre talent certes, mais dont le curé un beau jour enleva carrément l'harmonium. C'est l'histoire d'innombrables organistes que les curés éjectent de leur tribune ou sont en guerre avec leur musicien. C'est l'histoire d'un curé qui change les serrures de l'orgue pour que l'organiste soit obligé de les lui demander à chaque messe. Voir lui interdise de les lui donner...C'est l'histoire d'un curé à Nantes qui ne dialoguait plus avec son organiste que par courrier. Voir dans certains cas par lettre recommandée avec accusé de réception, textos incendiaires pour un motif futile : simple position dans la nef de panneaux sur l'orgue qui dérange le curé, par exemple, etc......Passons...
Parfois on détecte le mépris abyssal de certains curés qui ne disent jamais bonjour à leurs servants de messe, chantres ou autres organistes. Même à Notre Dame de Paris, Monseigneur Vingt trois ne disait jamais bonjour. J'ai connu un curé à qui j'avais annoncé la visite d'Olivier Latry, titulaire du grand orgue de Notre Dame de Paris : Il ne s'est même pas dérangé de son presbytère pour le rencontrer. Ne parlons même pas des concerts d'orgue organisés dans leur propre église auxquels ils ne viennent jamais. Pas même une visite de l'orgue qui pourtant leur sert chaque dimanche la liturgie...
Certains curés marquent leur mépris en ignorant les gens : Tel ce curé qui, arrivant en voiture pour sa messe, voyant une petite vieille avec deux cabas de nourriture pour lui, se met à nettoyer ses tapis de voiture, en prenant tout son temps... Au lieu de la libérer de ce poids, il fait mine de l'ignorer. Mépris encore...
Parfois les brimades prennent un cours plus dramatique, allant jusqu'aux procès (Pays Basque) exclusion (Cathédrale d’Angers) voire même la mort d'un cancer du jeune titulaire Eric Dallest à Aubagne ainsi que son épouse. Bien entendu nul ne peut affirmer que sa maladie était due à ce conflit, mais je pense que celui-ci n'y était pas étranger. A mon avis, il y eut des épisodes regrettables, avec intervention de la télévision, et des fautes partagées par les deux parties. Mais il est toujours fort dommage d'en arriver là, surtout contre un organiste qui n'a que lui même pour se défendre contre l'institution.
Bien entendu la communauté des organistes n'est pas parfaite, mais il me semble avec ma longue expérience que les abus de pouvoir et petites vexations diverses se retrouvent beaucoup plus souvent le fait des curés que chez les organistes, en raison tout simplement de la dépendance de ces derniers par rapport à l'instrument, qui dans l'immense majorité des cas, ne leur appartient pas. Et qui est le plus souvent financé par la commune et/ou l'état (c'est à dire in fine par le contribuable...). Et la musique est souvent pour les curés un domaine totalement inconnu à l'exception des cantiques et du chant grégorien. Les organistes sont donc taillables et corvéables à merci, et un coup de sifflet bref suffit à les virer. Heureux est l'organiste qui a construit son orgue, l'entretient et le fait vivre et chanter ! Même si son curé ne daigne même pas lui faire l'honneur d'une visite voire même lui dire bonjour... Tout en n'hésitant pas à le sommer de descendre s'il a quelque chose à lui dire. Beaucoup d'organistes devraient méditer cet exemple....
Parfois certains curés, en rage contre leur paroissiens (parce qu’ils sont peu nombreux, et qu'il se plaint de ne pas avoir assez d'argent), prennent plaisir, à la fin de la messe, juste avant la bénédiction, de souhaiter de mauvaises choses pour la semaine qui vient : trop de chaleur, trop de froid, chute de pierre dans l'église, ou je ne sais quelle calamité qui leur passe par la tête. En ajoutant : couvrez-vous, car l'église ne vous assure pas les remboursements de médicaments... D'autres fois, en cours de messe : Asseyez-vous, pour vous geler quelques minutes de plus... Le pire que j'ai entendu par un prêtre Polonais, au cours d'une homélie : "Les chrétiens puent dans ce village". Charmant...
Combien de sorties de messes se font dans le brouhaha de l'assemblée avec un curé qui serre la main de ses paroissiens avec un "Bon dimanche" dont il n'a strictement rien à faire, tandis que l'organiste s'applique à interpréter une belle sortie ? Il ne viendrait à l'idée de personne de respecter son service, service qui a contribué à la spiritualité de la cérémonie à laquelle ils viennent d'assister.
Certains curés s'autorisent des plaisanteries grivoises dans la sacristie, juste avant et aussi après la messe : Par exemple, en enfilant leur chasuble, ils disent "restons couverts"... No comment !
Certains recommandent même (cela s'en vu dans une grande église parisienne) à ses paroissiens de faire le plus de bruit possible sous la tribune pour couvrir le son de l'orgue. Cet épisode m'a été raconté, mais en fait il se produit pratiquement dans chaque paroisse, à chaque sortie de messe dominicale. Bien entendu généralement sans incitation explicite du curé... Mais il suffit de laisser faire pour que cela se fasse et que le bruit domine...Il est d'ailleurs significatif d'examiner à ce sujet le comportement des paroissiens aux sorties des messes : Tous saluent le curé devant l'entrée de l'église et le remercient ce qui est normal. Pas un ne jette le moindre regard à l'orgue qui pourtant a aussi contribué à élever la spiritualité de la cérémonie. Et pas un aussi ne jette un regard à l'organiste, qui pourtant descend pour les saluer.
Lorsque j'étais jeune, à l'église de la Trinité à Paris, j'attendais toujours la fin du morceau de sortie à la fin de la messe dominicale. Mes parents également se tournaient vers l'orgue. Nous n'étions pas les seuls d'ailleurs.
Il y a aussi les petites humiliations ordinaires : Le curé n'attendant pas la fin d'un morceau d'orgue lors de l'offertoire par exemple, et poursuivant sa messe sans respect pour l'organiste. Je dois dire que ceci m'est très rarement arrivé, prenant toujours grand soin de suivre la cérémonie et de m'arrêter de façon très précise et respectueuse le moment venu.
Dans les années 60, il y eut bien pire : C'était l'époque de la montée en puissance des abbés soixante-huitards "guitare" ou carrément anti-orgue : L'orgue ne servait plus qu'à donner la note de départ du chant. Pas question d'accompagner. "Vous me donnez la note et c'est tout". L'origine de ce comportement tient à l'absence de formation que de goût musical des prêtres à partir de cette période. Il y eut aussi quelques compositeurs très médiocres qui "commirent" des cantiques infantiles. Cette tendance tend à disparaître à partir des années 2010, des compositeurs et compositions de meilleure qualité commençant à émerger.
Corrélativement de grands compositeurs tels Jean Langlais eurent aussi leurs brimades : interdiction de mettre leur nom sur leurs œuvres. A cette époque aussi, on assista à la dégradation des livres de cantiques. Je me souviens du "Livre des Accompagnements" de la période antérieure aux années 1960. Celui-ci était de grand qualité, avec la portée du chant ET de l'accompagnement, ce qui existe depuis toujours dans les pays Anglo-Saxons et aux USA. Cet abandon de l'harmonie en France est caractéristique de cette dégradation manifeste de la qualité de la musique liturgique de cette époque. Fort heureusement, cette qualité semble un peu remonter actuellement. L'harmonie est de plus en plus systématiquement présente dans les manuels de musique liturgique. Mais jamais mise à disposition des paroissiens comme c'est le cas dans les pays Anglo-Saxons.
Citons enfin Jean Guillou, dont le décès à 88 ans le samedi 26 janvier 2019, n'a pas suscité le moindre intérêt des grands médias1. Contrairement à Johnny Halliday ! Méditons ce que Guillou écrivit à ce sujet : "Je plains les pauvres organistes qui devront se plier aux volontés d'un clergé de moins en moins cultivé et mélomane". Et pourtant, Guillou était je pense respecté à Saint Eustache. en témoigne la petite anecdote vécue suivante :1 Mais Guillou était Guillou, un grand génie de l'orgue et de la musique. Quoique, lors de son départ, les autorités ecclésiastiques refusèrent de prendre comme nouveaux titulaires les organistes qu'il avait recommandés. Après tant d'années au service de la liturgie, bénévolement, cela fut sans doute pour lui une blessure et une humiliation.
A toutes ces brimades dont la mesquinerie n'a d'égale que la bêtise, s'ajoute un facteur aggravant dans le cas des prêtres Polonais : Ceux-ci, bénéficiant de l'immense aura du pape Jean-Paul II2 et du sacrifice de certains prêtres Polonais jouissent dans ce pays d'une considération et d'un train de vie exceptionnel par rapport aux autres pays occidentaux chez lesquels l'église a toujours été du côté du pouvoir, vivant depuis son implantation sous Constantin en symbiose avec lui. L'église sanctifiant le pouvoir, et le pouvoir défendant l'église. Un fructueux partenariat qui a fonctionné durant 1500 ans. Dans notre pays comme dans toute l'Europe d'ailleurs. Lorsqu'ils débarquent en France, ces prêtres refusent de comprendre et d'admettre la situation réelle de l'église en France, lourde de ses innombrables fautes, qui fut toujours du côté du pouvoir (mis à part les prêtres réfractaires Vendéens... et un peu les Bretons) et en arrivent à mépriser voire détester les rares paroissiens qui vont encore les écouter. Et se plaignent du faible volume des quêtes et dons qu'ils reçoivent.3 Loin d'aider et d'aimer leurs paroissiens, ils ne cessent de leurs déverser les moqueries déplacées les plus diverses, ("Les Chrétiens puent ici" : dit par un curé lors d'une homélie...) allant aussi -ce phénomène n'est pas nouveau- à se moquer de nos traditions et fêtes ancestrales. J'ai même connu un prêtre Polonias qui se moquait des costumes et des traditionsProvençales. Qui sont bien antérieures au Christianisme. (qualifiant par exemple les Rameaux de "grigris"). Déjà aux premiers siècles les prêtres Chrétiens détestaient les fêtes dites "païennes" qui existaient dans l'antiquité. Ils s'appuyaient d'ailleurs sur le pouvoir pour les interdire, voire exécuter les récalcitrants qui continuaient d'y assister et de les organiser. "Saint Augustin", par exemple, débauché repenti, n'hésitait pas à "confier" à l'Empereur Romain christianisé les malheureux polythéistes récalcitrants qui refusaient de se convertir. Ces évêques tels "Saint" Augustin et bien d'autres n'hésitaient pas à considérer qu'il était juste de tuer les païens. Ils les "confiaient" à la "justice" de l'empereur; toujours prêt à réprimer dans le sang tout désordre, et s'en débarrassaient sans se salir les mains directement. Tout comme l’évêque Cauchon avec Jeanne d'Arc. De nombreux païens furent ainsi exécutés jusqu'à l'extinction totale du paganisme entre le Vème et le VIIIème siècle. La musique d'orgue par exemple fut interdite dans les églises jusqu'au XIVème siècle car considérée comme "païenne"... Notons enfin que les femmes jusqu'au XIXème siècle n'avaient pas le droit de jouer de l'orgue dans les églises, sauf dérogation expresse de l'évêque du lieu...
QUELQUES SOLUTIONS:
Permettez-moi, cher lecteur, de proposer une solution pour éviter ces abus. Cette solution consisterait à faire ce que l'on commence à faire pour le patrimoine : Le donner pour un Euro symbolique à l'organiste, à un amateur d'orgue éclairé ou à une association, soit le vendre à un ensemble d'actionnaires. Comme cela se fait pour des châteaux. A charge pour le (ou les) nouveaux propriétaires de l'entretenir à ses frais. Le rapport de pouvoir change alors totalement, le curé n'étant pas l'allocataire de l'instrument. D'ailleurs l'est-il réellement ? L'église l'est, par définition de par la loi de 1905, loi qui toutefois ne dit rien en ce qui concerne l'orgue, surtout s'il est entretenu par la mairie. 1 Bien entendu dans ce cas, l'orgue appartient à la commune, surtout s'il est accroché à l'église, donc bien immeuble. Ou à celui qui l'a construit, lorsqu'il l'a fait à ses frais. Le curé n'a donc aucun droit sur l'instrument. Il est même question maintenant -cela est arrivé dans des communes qui ont financé la restauration de l'orgue - d'un "Droit d'utilisation" pour le service cultuel avec participation de l'église tout comme pour les concerts ou l'enseignement de l'orgue ! De même pour l'immense majorité des orgues entretenus par les collectivités locales ou par l'état lui-même.
Dans le cas d'un orgue privé, construit et financé
par une personne physique ou un groupe, l'orgue est en fait hébergé
en tant que bien meuble par la Mairie, propriétaire du bâtiment,
au même titre que le clergé affectataire. Clergé qui n'a
donc aucun droit sur l'instrument. Il est utilisé en tant qu'objet à
la fois culturel et cultuel pour le culte au même titre que pour les
buts culturels d'enseignements ou de concerts. Ceci selon le bon
vouloir de l'organiste constructeur.
1 Voici un arrêt du Conseil d'état concernant l'achat d'un orgue par la collectivité locale et son installation dans une église à Trélazé : Le premier arrêt, Commune de Trélazé, devait permettre au Conseil de juger de la légalité du financement, par une collectivité territoriale d'un orgue dans une église. La Haute juridiction indique que la loi du 9 décembre 1905 ne fait pas obstacle à ce qu'une collectivité territoriale finance un bien destiné à un lieu de culte (par exemple, un orgue dans une église) dès lors qu'existe un intérêt public local. En l'occurrence cet intérêt pouvait résider dans l'organisation de cours d'orgue ou de concerts. Le Conseil juge nécessaire, afin de sécuriser juridiquement l'usage du bien, qu'une convention soit signée afin de garantir à la commune une utilisation culturelle de l'orgue à raison de ses besoins. De plus, et afin de prévenir toute libéralité, la convention doit prévoir une participation de l'Église proportionnée à l'utilisation du bien. L'existence d'un intérêt public local et la prohibition de toute libéralité conditionnent le financement de ce bien mixte, cultuel et culturel.
Autre anecdote :j’ai connu un dossier où la ville avait
alloué une dotation de 300 K€ pour participer à la construction
d’un GrandOrgue, mais une fois payées les études préalables et
les factures des différents experts incontournables avec leurs
jolis frais de déplacement puisqu’ils venaient forcément de
loin, il n’y avait plus un sou dans la caisse pour lancer un appel
d’offres aux facteurs d’orgue
A charge au(x) propriétaires ou à l'association de l'entretenir à ses frais. Le rapport de pouvoir change alors totalement, le curé n'étant pas l'allocataire de l'instrument. D'ailleurs l'est-il réellement ? L'église est certes allocataire du batiment de par la loi de 1905, mais cette loi ne dit rien en ce qui concerne l'orgue, surtout s'il est entretenu par la mairie et encore moins s'il est privé et entretenu par une personne ou une association.
Bien entendu si l'orgue appartient et est enretenu par la commune, surtout s'il est accroché à l'église, il est bien immeuble propriété de la commune. Lorsqu'un particulier ou une association l'a construit à ses frais, le curé affectataire n'a donc aucun droit sur l'instrument. Il est même question maintenant -cela est arrivé dans des communes qui ont financé la restauration de l'orgue - d'un "Droit d'utilisation" pour le service cultuel avec participation de l'église tout comme pour les concerts ou l'enseignement de l'orgue ! De même pour l'immense majorité des orgues entretenus par les collectivités locales ou par l'état lui-même.
Dans le cas d'un orgue privé, construit et financé par une personne physique ou un groupe, l'orgue est en fait hébergé en tant que bien meuble par la Mairie, propriétaire du bâtiment, au même titre que le clergé affectataire. Clergé qui n'a donc aucun droit sur l'instrument. Il est utilisé en tant qu'objet à la fois culturel et cultuel pour le culte au même titre que pour les buts culturels d'enseignements ou de concerts. Ceci selon le bon vouloir de l'organiste constructeur.
1Alors que j'assistais à un concert à Saint Eustache, avec l'honneur rare d'être admis à la tribune, (et une visite particulière de l'orgue avec la Maître !) Jean Guillou s'aperçut que le programme qu'il avait prévu risquait de déborder d'un quart d'heure environ sur la messe qui y faisait suite. De son téléphone de tribune, avec sa douce voix flûtée inimitable, il demanda au curé de différer sa messe d'un quart d'heure, jusqu'à la fin du concert. Ce qui lui fut accordé ! Je pense qu'aucun curé n'admettrait maintenant en France une telle audace...
2Aura qui diminue de jour en jour d'ailleurs en Pologne.
3Voir à ce sujet le très intéressant et édifiant livre du Père Zanotti Zorkine sur le sujet. Certains vont jusquà refuser de le lire. Dommage pour eux, cela leur serait pourtant bien salutaire !
1Le comble : J'ai appris le décès de Jean Guillou par ... des amis américains ! qui eux l'estiment et l'honore. Honte aux médias et "responsables" étatiques français. qui n'ont même pas salué l’événement. Il avait d'ailleurs refusé la légion d'honneur qui lui avait été proposés, à l'heure où la musique dite savante ou classique voyait sa place diminuée par toutes les instances officielles. Un journaliste de France Inter , De Morand a même lancé une allusion perfide lors de l'inauguration du nouvel orgue de la maison de la Radio à Paris. En disant qu'il y aurait la messe... Encore un qui ignore que l'orgue a existé bien avant l'église, et que celle-ci l'a interdit durant 15 siècles, pratiquement jusqu'à la Renaissance.
1Si vous visitez la crypte de la basilique de St Maximin la Sainte Baume dans laquelle se trouvent les restes de Marie-Madeleine, il existe un sarcophage du premier siècle au fond à droite sur lequel un orgue antique est représenté sur un bas relief. Ceci est la preuve irréfutable qu'il était d'usage dans les cérémonies mortuaires de faire résonner l'orgue dans l'antiquité. Et pas seulement pour les jeux du cirque comme le prétend l'église catholique.
1Il reste des traces d'orgues antiques du premier siècle après Jésus-Christ à St Maximin dans le bas-relief de la tombe se situant à droite au fond de la crypte.