APOGEES DE L'ORGUE et APOGEES DES CIVILISATIONS
Il est curieux de constater que les grandes périodes d'apogées des civilisations ont coïncidé avec l'épanouissement de l'orgue.
A méditer ! En voici quelques exemples :
- La Grèce antique : L'orgue a connu un grand développement :
il prenait la forme d'un instrument de plein-air, très puissant,
souvent utilisé pour les jeux du stade, les théâtres et les jeux Olympiques. En
Egypte également, à Alexandire, comptoir Grec, l'orgue connut un essor important durant les premiers
siècles avant Jésus Christ.
- La
Rome antique : plusieurs empereurs Romains tout comme les empereurs
Byzantins jouaient et appréciaient l'orgue. Dont l'empereur Julien dit
"l'apostat"...
- Dès
l'apparition des premiers chrétiens au premier siècle, les pères de
l'église et en particulier Saint Paul avaient entre autres buts celui de
détruire la civilisation romaine avec ses bons (Hygiène de vie, thermes,
irrigations, génie hydraulique, culture, théatres, arts, jeux,
évergetismes, pax Romana, invention du droit dont nous héritons,
musique, etc...) et ses mauvais côtés (violence, brutalité, jeux de cirque). En
témoignent quelques vestiges,
visibles dans la crypte de la Basilique Sainte Marie madeleine à Saint
Maximin, 3ème tombeau de la Chrétienté après Jérusalem et Rome.
- L'orgue
régressa donc doucement, jusqu'au 3ème siècle ou il fut totalement
interdit, ainsi même que toute musique dans les sanctuaires. Ainsi que
d'ailleurs toutes les autres religions. Alors que dans l'empire Romain,
toutes les religions étaient acceptées.
- A partir de Constantin l'église chrétienne devint dominante, interdisant toute autre forme de religion.
- La
période médiévale fut marquée par une disparition presque
totale de l'orgue. Seuls subsistaient de petits orgues portatifs dans
les châteaux. Il était interdit dans les églises, car considéré comme
un instrument païen. Citons seulement Pépin le Bref et Louis le Pieux, fils de Charlemagne qui
reçurent en cadeau de Bysance un orgue. Instrument qui sidéra les cours
de l'époque, car l'orgue était en Occident totalement inconnu. La
Prêtre Georges de Venise
conserva fidèlement la tradition de l'orgue, qui n'existait plus que
dans l'Empire Romain d'Orient à Bysance.
- Puis le pape Grégoire accepta le chant monophonique
Grégorien (d'ou son nom). Il fallut attendre le pape Marcel et
Palestrina pour que l'église adopte le chant grégorien polyphonique (à
plusieurs voix). L'orgue étant toujours interdit dans les églises.
- La
Renaissance fut une période de résurrection de
l'orgue, qui ne cessa de se développer jusqu'à la révolution française.
D'abord en Allemagne à Halbertstadt, en Angleterre à Westminster, puis
en France à Reims. Dans d'autres pays Européens, il commença à
prospérer de nouveau.
- Lors
de la révolution, et
jusqu'au début du XIXème siècle, l'orgue fut l'objet de destructions
massives. Les métaux composant les tuyaux : étain, plomb, zinc furent
utilisés pour fabriquer des munitions, durant les nombreuses guerres
intérieures et extérieures qui jalonnèrent cette période.
Puis durant tout le XIXème et la première moitié du XXème, un phénomène
identique aux destructions des premiers siècles se produisit : L'art
musical des siècles passés fut banni des conservatoires. Le piano se
développa, ainsi que la musique orchestrale.
Les compositeurs de l'époque classique et l'orgue tombèrent quasiment
dans l'oubli. A l'exception de Bach et de quelques autres, connus des
seuls initiés.
On doit toutefois reconnaitre que la république française et le second
empire firent édifier de nombreuses églises dotées d'un orgue. En
particulier àParis, où Cavaillé-Coll exerça ses remarquables talents.
- Toutefois un
regain d'intérêt
se produisit au XXème siècle, suivi de
la période de stagnation actuelle en France. La musique classique du
XVème au XVIIIème furent remises à l'honneur. Cependant, à l'heure
actuelle, en dehors d'une petite
minorité de connaisseurs, le grand public français ignore totalement
l'orgue. Mais reste toutefois sensible lorsque le hasard (ou plûtôt la
Providence) l'invite à en découvrir un. A tel point que le public en
France croit généralement que l'orgue a été inventé par l'église,
ignorant que celle-ci l'a interdit durant 1400ans. Notons au passage
qu'il était interdit à une femme jusqu'au XIXème siècle de jouer de
l'orgue dans une église, sauf autorisation expresse de l'évêque du
lieu...
- Voir
aussi : l'orgue et le pouvoir, (en cours d'écriture) ou plus généralement les relations
difficiles entre art et pouvoir : Car l'Art est un pouvoir, et exercer
au mieux le pouvoir, qu'il soit temporel ou spirituel, est un art.
(citation de l'auteur de ces
pages...).
- LE
XXIème siècle : Il est intéressant de dégager les tendances historiques
actuelles à la lumière de la place de l'orgue vu comme marqueur dans la
sosiété et dans l'église catholique en particulier : L'implantation
mouvementée d'un orgue digital dans la Basilique St Pierre au Vatican
puis son retrait subit, est à mon sens un signe important. L'on
ne peut
s'empêcher de rapprocher un certain nombre de faits rappelant la
situation de la Rome antique sous les premiers siècles après Jésus
Christ : Comparons (on peut aussi faire des rapprochements avec la
"religion" républicaine post révolutionnaire, la religion protestante,
puis la "religion" communiste, et d'autres plus à la mode... :
- Existence
d'une religion (ou système de pensée)nouvelle, plus jeune et
intrinsèquement intolérante. (comme les chrétiens des premiers siècles,
les protestants ou les révolutionnaires destructeurs d'orgues et
d'églises).
- Interdiction
de la musique et des instruments. (destruction des orgues sous la Rome
des premiers siècles sous la férule de Saint Paul, puis interdiction
sous Calvin, puis sous la révolution (par destruction massive
d'instruments, clavecins et orgues).
- Propension
de la religion émergente d'attirer et de convertir (s'ils ne le sont
déjà !) d'autres peuples (les barbares disaient les Romains) au
détriment de la société qui l'héberge. Aidés par les "idiots utiles" (comme disent les communistes) de l'ancienne religion.
- Relachement
des moeurs de la vieille religion dominante. Goût du luxe, de la débauche, de l'argent
et de la paresse, refus du clergé pour travailler et pour
aider les pauvres pas forcément par des dons en nature ! Associée à une
critique plus ou moins larvée de la société occidentale, de sa
technologie et de l'argent qui est neutre en lui-même. Seul ce que
l'humanité en fait peut devenir une déviance. Complaisance voire
complicité de la
haute hiérachie de la vieille religion à l'égard de la religion
nouvelle.
- Efforts (non désintéressés) en direction des pauvres de la nouvelle religion.
- Exactions, troubles, attentats, meurtres de masse perpétrés par les extrémistes de la nouvelle religion.
- SOULIGNONS TOUTEFOIS UNE ENORME DIFFERENCE : Contrairement
au logiciel de la religion à la mode dans lequel il est explicitement écrit qu'un bon croyant doit
tuer tout chrétien, juif, ou non croyant s'il ne se convertit pas, rien de tel n'est écrit dans les évangiles (ni dans le
Bonddhisme) où la liberté religieuse est expressément incarnée par le
Christ qui n'a jamais cherché à convertir de force. Hélas, depuis Saint Paul puis Constantin au IIIème siècle et
après, combien ce principe a été bafoué par l'église elle-même ! Ce qui
a finalement conduit aux graves désordres et guerres que l'on sait à travers les
âges et qui sont une des causes de sa décadence elle-même.