APOGEES DE L'ORGUE et APOGEES DES CIVILISATIONS

Il est curieux de constater que les grandes périodes d'apogées des civilisations ont coïncidé avec l'épanouissement de l'orgue.
A méditer ! En voici quelques exemples :

  1. La Grèce antique : L'orgue a connu un grand développement : il prenait la forme d'un instrument de plein-air, très puissant, souvent utilisé pour les jeux du stade, les théâtres et les jeux Olympiques. En Egypte également, à Alexandire, comptoir Grec, l'orgue connut un essor important durant les premiers siècles avant Jésus Christ.
  2. La Rome antique : plusieurs empereurs Romains tout comme les empereurs Byzantins jouaient et appréciaient l'orgue. Dont l'empereur Julien dit "l'apostat"...
  3. Dès l'apparition des premiers chrétiens au premier siècle, les pères de l'église et en particulier Saint Paul avaient entre autres buts celui de détruire la civilisation romaine avec ses bons (Hygiène de vie, thermes, irrigations, génie hydraulique, culture, théatres, arts, jeux, évergetismes, pax Romana, invention du droit dont nous héritons, musique, etc...) et ses mauvais côtés (violence, brutalité, jeux de cirque). En témoignent quelques vestiges, visibles dans la crypte de la Basilique Sainte Marie madeleine à Saint Maximin, 3ème tombeau de la Chrétienté après Jérusalem et Rome.
  4. L'orgue régressa donc doucement, jusqu'au 3ème siècle ou il fut totalement interdit, ainsi même que toute musique dans les sanctuaires. Ainsi que d'ailleurs toutes les autres religions. Alors que dans l'empire Romain, toutes les religions étaient acceptées.
  5. A partir de Constantin l'église chrétienne devint dominante, interdisant toute autre forme de religion.
  6. La période médiévale fut marquée par une disparition presque totale de l'orgue. Seuls subsistaient de petits orgues portatifs dans les châteaux. Il était interdit dans les églises, car considéré comme un instrument païen. Citons seulement Pépin le Bref et Louis le Pieux, fils de Charlemagne qui reçurent en cadeau de Bysance un orgue. Instrument qui sidéra les cours de l'époque, car l'orgue était en Occident totalement inconnu. La Prêtre Georges de Venise conserva fidèlement la tradition de l'orgue, qui n'existait plus que dans l'Empire Romain d'Orient à Bysance.
  7. Puis le pape Grégoire accepta le chant monophonique Grégorien  (d'ou son nom). Il fallut attendre le pape Marcel et Palestrina pour que l'église adopte le chant grégorien polyphonique (à plusieurs voix). L'orgue étant toujours interdit dans les églises.
  8. La Renaissance fut une période de résurrection de l'orgue, qui ne cessa de se développer jusqu'à la révolution française. D'abord en Allemagne à Halbertstadt, en Angleterre à Westminster, puis en France à Reims. Dans d'autres pays Européens, il commença à prospérer de nouveau.
  9. Lors de la révolution, et jusqu'au début du XIXème siècle, l'orgue fut l'objet de destructions massives. Les métaux composant les tuyaux : étain, plomb, zinc furent utilisés pour fabriquer des munitions, durant les nombreuses guerres intérieures et extérieures qui jalonnèrent cette période. Puis durant tout le XIXème et la première moitié du XXème, un phénomène identique aux destructions des premiers siècles se produisit : L'art musical des siècles passés fut banni des conservatoires. Le piano se développa, ainsi que la musique orchestrale. Les compositeurs de l'époque classique et l'orgue tombèrent quasiment dans l'oubli. A l'exception de Bach et de quelques autres, connus des seuls initiés. On doit toutefois reconnaitre que la république française et le second empire firent édifier de nombreuses églises dotées d'un orgue. En particulier àParis, où Cavaillé-Coll exerça ses remarquables talents.
  10. Toutefois un regain d'intérêt se produisit au XXème siècle, suivi de la période de stagnation actuelle en France. La musique classique du XVème au XVIIIème furent remises à l'honneur. Cependant, à l'heure actuelle, en dehors d'une petite minorité de connaisseurs, le grand public français ignore totalement l'orgue. Mais reste toutefois sensible lorsque le hasard (ou plûtôt la Providence) l'invite à en découvrir un. A tel point que le public en France croit généralement que l'orgue a été inventé par l'église, ignorant que celle-ci l'a interdit durant 1400ans. Notons au passage qu'il était interdit à une femme jusqu'au XIXème siècle de jouer de l'orgue dans une église, sauf autorisation expresse de l'évêque du lieu...
  11. Voir aussi : l'orgue et le pouvoir, (en cours d'écriture) ou plus généralement les relations difficiles entre art et pouvoir : Car l'Art est un pouvoir, et exercer au mieux le pouvoir, qu'il soit temporel ou spirituel, est un art. (citation de l'auteur de ces pages...).
  12. LE XXIème siècle : Il est intéressant de dégager les tendances historiques actuelles à la lumière de la place de l'orgue vu comme marqueur dans la sosiété et dans l'église catholique en particulier : L'implantation mouvementée d'un orgue digital dans la Basilique St Pierre au Vatican puis son retrait subit, est à mon sens un signe important. L'on ne peut s'empêcher de rapprocher un certain nombre de faits rappelant la situation de la Rome antique sous les premiers siècles après Jésus Christ : Comparons (on peut aussi faire des rapprochements avec la "religion" républicaine post révolutionnaire, la religion protestante, puis la "religion" communiste, et d'autres plus à la mode... :
    1. Existence d'une religion (ou système de pensée)nouvelle, plus jeune et intrinsèquement intolérante. (comme les chrétiens des premiers siècles, les protestants ou les révolutionnaires destructeurs d'orgues et d'églises).
    2. Interdiction de la musique et des instruments. (destruction des orgues sous la Rome des premiers siècles sous la férule de Saint Paul, puis interdiction sous Calvin, puis sous la révolution (par destruction massive d'instruments, clavecins et orgues).
    3. Propension de la religion émergente d'attirer et de convertir (s'ils ne le sont déjà !) d'autres peuples (les barbares disaient les Romains) au détriment de la société qui l'héberge. Aidés par les "idiots utiles" (comme disent les communistes) de l'ancienne religion.
    4. Relachement des moeurs de la vieille religion dominante. Goût du luxe, de la débauche, de l'argent et de la paresse, refus du clergé pour travailler et pour aider les pauvres pas forcément par des dons en nature ! Associée à une critique plus ou moins larvée de la société occidentale, de sa technologie et de l'argent qui est neutre en lui-même. Seul ce que l'humanité en fait peut devenir une déviance. Complaisance voire complicité  de la haute hiérachie de la vieille religion à l'égard de la religion nouvelle.
    5. Efforts (non désintéressés) en direction des pauvres de la nouvelle religion.
    6. Exactions, troubles, attentats, meurtres de masse perpétrés par les extrémistes de la nouvelle religion.
    7. SOULIGNONS TOUTEFOIS UNE ENORME DIFFERENCE : Contrairement au logiciel de la religion à la mode dans lequel il est explicitement écrit qu'un bon croyant doit tuer tout chrétien, juif, ou non croyant s'il ne se convertit pas, rien de tel n'est écrit dans les évangiles (ni dans le Bonddhisme) où la liberté religieuse est expressément incarnée par le Christ qui n'a jamais cherché à convertir de force. Hélas, depuis Saint Paul puis Constantin au IIIème siècle et après, combien ce principe a été bafoué par l'église elle-même ! Ce qui a finalement conduit aux graves désordres et guerres que l'on sait à travers les âges et qui sont une des causes de sa décadence elle-même.