ORGUE ELECTRONIQUE VERSUS ORGUE A TUYAUX


J'ai rassemblé ici l'ensemble des arguments objectifs qui font que l'orgue électronique ne surclassera jamais l'orgue à tuyaux
quels que soient les progrès technologiques futurs.
Cela dit, il est clair que l'électronique est un erzatz de facilité qui peut apporter dans certains cas une solution :
Orgue d'étude en appartement, orgue clavier transportable pour accompagnement, etc...
Mais il faut s'opposer fermement à la diffusion de ces erzatz dans des lieux publics tels que églises, conservatoires, salles de concert, etc...

Voici un résumé des différents arguments :

1. Les orgues électroniques à banques de sons échantillonnés sont basés sur la synthèse additive des sonorités des jeux sollicités.
Ceci veut dire que l'intensité sonore représentée par la tension électrique à un instant t de chaque jeu utilisé est additionnée pour obtenir le son final.
Or cette addition n'a aucun rapport avec ce qui se produit dans un orgue à tuyaux.
En effet la pression acoustique p(t,x,y,z) à un instant t et à la position x y z résulte d'un phénomène extrêmement complexe qui ne peut être
résolu de façon rigoureuse que par la résolution en temps réel de l'équation différentielle de la propagation des ondes.
Cette pression n'est en aucun cas la simple somme des pressions générées par chaque tuyau du jeu j sollicité à un instant t.
Calcul qu'aucun ordinateur actuel ne peut réaliser en temps réel.
Le principe même de l'orgue à banque de sons échantillonnés est donc dès le départ en défaut.

2. Les distortions :
Je recommande l'excellent article sur ce sujet réalisé par :
http://www.pykett.org.uk/EndOfPipeOrgan.htm#Electronics
Il montre que les distortions nulles par principe avec l'orgue à tuyaux sont mesurables et mesurées dans l'orgue à échantillons. Surtout en ce qui concerne les hauts-parleurs. Je le site  :
"Today things are usually much worse, and a Toshiba Regza C3030 digital flat screen television retailing for nearly £1000 in 2007 has a quoted distortion figure of 10% at only 10 watts power output.  It is therefore quite incredible what the public will put up with [22].
".

3. Les erreurs absolues en synthèse additive électronique :
Supposons un orgue dont N jeux sont sollicités, avec n notes. L'on doit donc fairer pour chaque échantillon à 41,100 KHzS Nxn additions.Soit e l'erreur de codage des sonorités. (Par exemple e=2 bits pour un échantillonnage sur 16bits)
L'erreur absolue est égale à N*n*e.
Soit par exemple pour 20 jeux et 10 notes simultanées avec e=2 : 400 bits.
Soit une erreur relative de 200/64000 = 0,6 % ce qui est considérable. Rappelons que sur un orgue à yuyaux, l'erreur relative (distorsion est rigoureusement nulle).

4. Les hauts-parleurs :
Contrairement aux tuyaux, qui exhalent de l'air en vibration, les hauts-parleurs ne sont que des vibreurs, qui ne sortent pas d'air.
De plus les hauts-parleurs doivent supporter la charge constituée par la somme des sons de chaque jeu. Alors que chaque tuyau a son rôle pour une fréquence et
une sonorité propres.

5. Les prix :
Alors qu'il existe des logiciels d'orgues virtuels échantillonnés gratuits, des commerçants habiles utilisent Hauptwerk pour vendre à des églises des orgues virtuels hors de prix : Exemple à Cassis : 60000 € (tarif du haut de gamme Hauptwerk avec une myriade de hauts-parleurs) alors que pour ce prix ils auraient pu acquérir un orgue à tuyaux de grande qualité. Dont les tuyaux pour des siècles auraient pu constiruer un patrimoine réellement pérenne.
Et dans 20 ans, plus personne ne maintiendra cet eszatz d'orgue en état, basé sur un PC des années 2010 qui sera complètement obsolète, et dont le logiciel ne sera plus supporté.